samedi 20 janvier 2018

Gardiens des Cités Perdues, tome 6 : Nocturna


Autrice : Shannon Messenger
Éditions Lumen
762  pages – 16€ 

Nocturna… Dans l’esprit de Sophie, embrumé par le chagrin et le deuil, ce nom brille comme un astre. À lui seul, il incarne tous les espoirs et toutes les craintes de la jeune fille. Car c’est là que se trouve sans doute sa famille humaine, enlevée par les Invisibles, là que l’attendent les réponses à toutes ses questions. Mais s’y rendre relève du tour de force – Sophie et ses amis sont donc bientôt contraints de revoir leur stratégie, quitte à pactiser avec plusieurs de leurs ennemis.

Dès cet instant, le compte à rebours est lancé : pour sa famille disparue, comme pour le reste du monde, il n’y a plus une minute à perdre. Rongée par l’incertitude et la peur, Sophie va devoir, plus que jamais, s’appuyer sur ses proches pour parvenir à aller de l’avant, pour éviter surtout de sombrer dans le désespoir. Car, même si elle est loin de s’en douter, les portes de Nocturna dissimulent un secret enfoui depuis des millénaires… un secret qui pourrait bien changer la face du monde à tout jamais ! 

Mon avis : 

Après cinq chroniques et cinq coups de cœur, après tous les éloges que j’ai pu faire à cette saga et après tous mes cris d’amour et de joie, je pense que vous avez compris que : j’aime Gardiens des Cités Perdues. C’est donc sans surprise que j’ai, une fois de plus, passé un merveilleux moment avec Nocturna, le sixième et avant-dernier tome de la série. Ce dernier reprend immédiatement après la fin (en cliffhanger, on ne change pas les bonnes habitudes !) du précédent, et nous happe directement, ne nous laissant aucun répit avant d’avoir terminé ce pavé de 700 pages. J’ai tenté jusqu’ici d’éviter au maximum les spoilers, mais avec un sixième (ET AVANT-DERNIER) tome, je pense que je vais enfin me faire plaisir et spoiler les précédents. Vous n’avez qu’à, au choix : 1) aller lire mes précédentes chroniques, ou encore mieux 2) lire les bouquins.

Ce que j’aime avec Gardiens des Cités Perdues, c’est que l’héroïne est aussi badass qu’attachante. Sophie est un excellent modèle pour la jeunesse, une jeune fille toute à la fois forte et bienveillante, courageuse et émotive. Plus elle grandit, plus elle s’affirme et si le tome précédent était celui qui mettait clairement en avant le fait qu’elle grandissait et devenait plus mature, celui-ci ne fait que le confirmer. Elle prend les choses en main, est au cœur de l’action et participe activement et ne se laisse plus mettre en retrait. Et pour cause, ses parents humains ont été kidnappés et elle compte bien mettre tout en œuvre pour les retrouver. Sa petite sœur Amy a pu se cacher, et doit maintenant compter sur la protection d’une sœur dont elle a oublié l’existence, dans un monde merveilleux dans lequel elle n’a pas sa place. Il est très rafraichissant de redécouvrir les Cités Perdues à travers les yeux émerveillés d’une jeune humaine, et Amy apporte vraiment beaucoup à l’histoire. Mais elle met aussi beaucoup de pression sur la jeune Sophie qui doit sauver ses parents, veiller sur sa petite sœur, entretenir sa relation avec ses parents adoptifs qu’elle considère tout autant comme sa famille, mais aussi gérer tout ce que les Invisibles ont provoqué en déchirant les familles de Fitz et de Keefe, trouver Nocturna, et j’en passe… C’est beaucoup, même pour Sophie, aussi badass soit-elle !

L’intrigue de ce tome est définitivement très riche, et chacun des personnages est indispensable pour mener de front toutes les épreuves qu’ils rencontrent. Il permet de montrer la valeur de chacun des protagonistes et ne laisse personne en retrait, même si certains volent la vedette des autres sans même le faire exprès (coucou Keefe !). C’est aussi la force de la saga, car l’autrice a réussi à créer un panel de personnages auquel il est impossible de ne pas s’attacher, leur donnant à tous beaucoup d’épaisseur et de profondeur. Nous découvrons aussi de nouveaux personnages qui apportent beaucoup sur de nombreux plans, et Ro est définitivement mon coup de cœur de ce tome. À travers ce personnage, l’autrice détruit tous les préjugés qu’elle s’était amusée à créer dans les tomes précédents et prend les lecteurs et les lectrices de court, pour notre plus grand plaisir. C’est très fort, surtout en jeunesse où il est toujours important de parler de sujet tels que la discrimination ou les préjugés. 

Ce tome ne se fiche pas de nous : il est aussi très riche en révélations et pour cause, on se rapproche de la fin ! Ainsi vous découvrirez de nouvelles identités secrètes des membres du Cygne Noir, des vérités vont éclater au grand jour, des personnages vont se révéler, des secrets vont être éventés… Mais de nouvelles questions vont aussi se poser, promettant une fin épique et déchirante. Nous découvrons aussi une nouvelle Cité Perdue et l’Atlantide est loin d’être une déception, surtout qu’elle est la scène d’une des plus terribles épreuves que Sophie devra affronter, mais je n’en dirais pas plus. Le talent de conteuse de Shannon Messenger n’est plus à prouver, surtout quand on sait qu’elle fait lire plus de 500 pages par an aux petits comme aux grands ! Ici, si nous ne sommes pas en reste au niveau de l’action, l’émotion est elle aussi au rendez-vous. Mais que ce soit du côté de la famille humaine de Sophie ou des amourettes qui se tissent au sein du groupe, tout est fait avec énormément de subtilité et de maturité. Ce n’est jamais agaçant, cliché ou mièvre, c’est au contraire crédible et naturel. Et c’est loin d’être ce qui définit Sophie, héroïne incontestée de son histoire, pas plus qu’aucun des autres personnages qui sont loin d’être tenus au simple rôle de love interest. Et encore une fois, ça fait plaisir, surtout en jeunesse. 

Gardiens des Cités Perdues est une saga très complète qui sait parfaitement jongler entre action, émotions et révélations. Les péripéties sont haletantes et passionnantes, le rire et les larmes s’enchainent et les personnages ne peuvent que toucher ceux et celles qui les suivent depuis le début, et chaque révélation est à la fois percutante et surprenante. Ce sont aussi des romans qui transmettent de beaux messages de tolérance, de bienveillance et de courage, et Nocturna le fait avec beaucoup de délicatesse.  Pour ma part, je me suis irrémédiablement attachée à ce petit groupe d’amis si courageux et si sympathiques et j’ai tout à la fois hâte et peur de ce que le final leur réserve. Ce sixième tome est, sans surprise, aussi bon que les précédents. Qu’attendez-vous pour le découvrir ?


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