dimanche 7 décembre 2014

Shanoé


Auteur : Lorris Murail
Editions Scrinéo
pages
16,90€


Louise n’est pas une petite fille comme les autres.
Electro-sensible, sa condition la rend allergique à toutes les ondes électromagnétiques. Pas d’internet, pas de téléphone, de télévision, ni même d’ascenseur… Louise est condamnée à vivre loin de toute la modernité de notre époque. Pour préserver sa santé et lui permettre de vivre une vie normale, son père Stan, agent littéraire, et sa mère peintre, décident de partir et d’acheter une propriété à la campagne où les ondes ne passent pas.

Mais le lieu qu’ils viennent d’investir n’est pas un lieu comme les autres, et le passé violent de cet endroit ne va pas tarder à refaire surface… A mesure que Stan plonge dans l’histoire du château, le comportement de sa fille se fait de plus en plus étrange, et il ne sait que penser : est-ce la manifestation de forces surnaturelles, ou la preuve que son enfant sombre lentement dans la folie ?





Mon avis :

J'ai mis très peu de temps à lire Shanoé, mais je ne l'ai finalement pas vraiment apprécié. C'était une lecture très particulière, à la fois passionnante et prenante, qui m'a donné envie d’enchaîner les chapitres, et pourtant très frustrante parce que jamais claire et souvent ambiguë, qui m'a laissé un goût d'inachevé. J'ai d'ailleurs eu beaucoup de mal à écrire cet avis sur le roman, tant il est à part, tant dans sa construction que dans son histoire. Je ressors donc un peu frustrée et mitigée de cette lecture, mais je remercie tout de même les éditions Scrinéo ainsi que Babelio pour l'envoi de ce partenariat.

Louise est électrosensible, EHS même, soit électro-hypersensible, ce qui signifie qu'elle ne supporte aucune onde quelle qu'elle soit. À notre époque, elle n'est en sécurité nulle part et elle vit un calvaire chaque jour. Avec sa mère, artiste, et son père, agent de stars, Louise emménage dans le château du Ruet, un château en pleine « zone blanche » où, inexplicablement, rien ne fonctionne. Dans l'enceinte du château, pas de wifi, pas de réseau, et pour la première fois depuis des années, Louise peut enfin respirer sans craindre de saigner du nez ou de s'évanouir. Mais dans ce château isolé avec un lourd passé, la sensibilité de Louise va attirer des ondes d'un autre genre...

Je suis un peu passée à côté de l'histoire et j'avoue n'avoir pas compris quel en était le fil conducteur, ni même qui en était le personnage principal. Car voilà : Shanoé est le prénom d'une jeune égyptienne ayant vécu bien avant notre époque. Et l'on rencontre Shanoé à travers des lignes écrites dans une police imitant l'écriture manuscrite, posées sur des pages à carreaux, comme celles d'un cahier. Ces lignes, que l'on découvre à chaque fin de chapitres, sont sombres, tranchantes, écrites à la première personne. Plus on avance, plus les scènes décrites sont noires, effrayantes et perturbantes. Mais Shanoé n'est pas l’héroïne de l'histoire, elle n'est pas vraiment là...

Alors est-ce Louise, l’héroïne ? Je ne saurais vous dire. C'est par elle qu'on découvre le château et son histoire, c'est à cause d'elle que tous les autres protagonistes s'y retrouvent... Mais elle est vraiment absente. Non pas dans le sens où elle n’apparaît pas dans le récit, mais j'ai trouvé son personnage peu travaillé, peu nuancé et finalement peu intéressant. Louise semble n'être qu'une excuse pour placer le lieux de l'action. Ses parents m'ont semblé bien plus présents et consistants mais malheureusement, je les ai trouvé très antipathiques. Sa mère se prend pour un de ces artistes maudits qui peignent des tableaux qui ne veulent rien dire et elle néglige sa fille pour privilégier son art, alors que son père a la mentalité d'un adolescent capricieux et, s'il s'est donné bonne conscience en mettant sa fille à l'abri, il ne peut s'empêcher de lui en vouloir de l'éloigner du bling bling de son travail.

J'ai donc eu beaucoup de mal à m'identifier et à m'attacher aux personnages, étant finalement plus intéressée par les rares passages concernant Shanoé, attendant patiemment l'explication sur le lien qui l'unissait à Louise. Mais tout reste flou jusqu'à une fin qui tombe comme un cheveu sur la soupe, offrant une action très fouillis, rapide et sans queue ni tête qui nous laisse complétement en dehors de l'action. Le lecteur est abandonné à ses conclusions, et aucune question ne trouve de réponse.

C'est un de ces romans très ouverts qui vous laissent à vos propres conclusions, qui vous donnent un peu trop le choix entre réaliste et fantastique. Personnellement, ça m'a déçu, même si je suis loin d'être contre une fin ouverte, ici j'ai trouvé que c'était un peu trop juste et assez mal géré. Je ne n'étais pas dans l'état d'esprit dont je ressors habituellement de ce genre de lecture, à continuer à réfléchir, à me poser des questions, à prendre plaisir à envisager une fin ou une autre. Ici, j'ai l'impression de ne pas avoir terminé le livre ou d'avoir sauté des pages

Il y avait pourtant beaucoup de bonnes choses, dans ce roman ! La maladie de Louise et sa sensibilité exacerbée, le lieu de l'action et son passé trouble, l'histoire de Shanoé, le coté fantastique que celle-ci apportait et son lien avec Louise... Et pourtant, j'ai l'impression que tout a été abandonné en cours de route. Et c'est ce que je retiens du roman, ce gout d'inachevé.

Aussi, est-ce bien un roman adressé à la jeunesse ? Louise ne réagit pas comme une jeune fille de son age, les questions posées et la façon dont est géré le récit me semblent bien loin de ce qui s'adresse habituellement à la jeunesse et je ne suis pas sure que ce lectorat y trouve son compte. De plus, certaines scènes décrites par Shanoé pourrait vraiment perturber de jeunes lecteurs

Vous l'aurez compris, Shanoé est loin d'avoir été un coup de cœur. J'aimerais cependant découvrir Lorris Murail autrement,  j'ai apprécié son style et j'ai bien envie de retenter le coup avec d'autres écrits de l'auteur. Et je remercie encore une fois Babelio et les éditions Scrinéo pour ce partenariat !


dimanche 30 novembre 2014

Widdershins, tome 1 : Le Pacte de la Voleuse


Auteur : Ari Marmell
Éditions Lumen
410 pages
15€

Dans une autre vie, elle s’appelait Adrienne Satti, mais à présent, elle n’est plus que Widdershins. Gamine des rues, devenue noble, puis voleuse – la vie ne l’a pas épargnée. Orpheline très jeune, elle a connu la pauvreté et le luxe les plus extrêmes. Revenue aux ruelles sombres d’où elle était sortie, elle est désormais considérée comme l’une des voleuses les plus intrépides... Mais ses talents suffiront-ils à la sauver de la ténébreuse conspiration qui ronge inexorablement les entrailles de la cité de Davillon ? 

Découvrez Widdershins, l’aristocrate devenue voleuse, qui connaît mille façons de couper une bourse et autant de charmer ducs et barons dans les salons de la noblesse !









Mon avis :

Après un début plutôt laborieux, je ressors finalement plutôt satisfaite, voire même enthousiaste, de ma lecture de Widdershins et je tiens à remercier - une nouvelle fois - les éditions Lumen ainsi que le forum Au Cœur de l'Imaginarium pour ce partenariat.

J'ai tout d'abord été interpellée par le mot widdershins, le titre du roman qui est aussi le surnom de la jeune voleuse que l'on suit. Widdershins est un terme signifiant « dans le sens contraire des aiguilles d'une montre » , autant vous dire tout de suite que ça a bien plus de classe en anglais. De plus, c'est un surnom original est approprié pour l’héroïne éponyme qui va se retrouver plus d'une fois à devoir lutter seule contre tous...

...Enfin, pas tout à fait seule ! Car en effet, la particularité d'Adrienne Satti, ou Widdershins, vient principalement du fait qu'elle « cohabite » avec son Dieu personnel, Olgun, dont elle est la seule fidèle. Cette situation date d'une tragédie survenue quelques années plus tôt, tragédie durant laquelle l'intégralité des fidèles d'Olgun, et donc des proches de notre héroïne, sont morts assassinés d'une horrible façon. Ce jour là, Adrienne Satti est elle aussi un peu morte pour laisser place à Widdershins, voleuse expérimentée, aidée dans sa tâche par Olgun lui-même. Mais je ne vous en dirai pas plus, pour ne pas vous gâcher le plaisir de la découverte, même si celle-ci surviendra bien tard.

Aussi, même si j'ai fini par vraiment beaucoup apprécier le roman, j'ai eu beaucoup de mal à m'y plonger. En effet, l'auteur a choisi de construire son récit sur deux périodes, alternant les chapitres entre présent et passé, ce dernier se rapprochant chaque fois un peu plus du premier et ce jusqu'à ce qu'ils se rejoignent, à la toute fin. Si je dois reconnaître que c'est plutôt bien fait, que chaque flash-back est placé au bon moment pour nous apporter l'exact degré d'information nécessaire, j'ai tout de même trouvé que le rythme en pâtissait beaucoup. Ce qui fait que j'ai mis beaucoup plus de temps que prévu à lire ce roman jeunesse de 400 pages, n'hésitant pas à reposer le livre après seulement un chapitre. Si la construction sert l'intrigue avec brio, elle ne tease pas assez le lecteur pour lui donner envie de dévorer le livre. Et ce jusqu'au 100 dernières pages, au moins.

Car en effet, j'ai lu les dernières pages en très peu de temps, elles seules me faisant oublier tout ce que j'avais pu reprocher au roman. Les flash-back sont toujours présents, mais offrent enfin les réponses tant attendues qui donne clairement envie de revenir au présent à chaque fin de chapitre. En deux mots, c'est dynamique et passionnant. C'est vraiment dommage, car j'ai presque dû me forcer à lire jusque là avant de ne finalement plus pouvoir reposer le livre. Ça me donne à la fois très envie de me jeter sur le second tome, tout en me faisant un peu peur : Et si l'auteur choisissait la même construction ?

À part ce défaut qui m'a vraiment embêtée, le reste n'est finalement rien de bien méchant : Il y a bien la multitude de personnages un peu trop manichéens, qui a fait que j'ai tout de suite classé les « bons » et les « méchants » dans des cases sans plus les en sortir, ainsi que leurs noms, qui ne m'ont pas semblé crédibles. Pour le coup, j'aimerais beaucoup savoir si c'est une lubie de traducteur qui a absolument tout voulu franciser ou si Ari Marmell a une passion pour les prénoms et noms français, mais dans tous les cas, j'ai trouvé ça un peu too much. 

J'ai cependant beaucoup apprécié l'univers créé par l'auteur, et la place accordée à la religion et aux très nombreux dieux dans celui-ci. L'intrigue tourne autour d'eux, de leurs fidèles et d'un complot auquel Widdershins sera intimement liée bien contre son gré. Elle ne peut alors compter que sur elle-même, quelques rares amis, ses talents et son avantage principal : Olgun lui-même. J'ai beaucoup apprécié le caractère de l'héroïne, bien qu'elle n'ait pas assez de défauts à mon goût, défauts qui auraient pu la rendre plus humaine et plus attachante. Je n'ai vraiment ressenti d'affection pour elle qu'à la fin. Olgun, en revanche, est un personnage très bien travaillé. Alors qu'il ne prononce pas un seul mot et qu'on ne le connaît finalement qu'à travers les ressentis de Widdershins, on découvre un dieu susceptible et taquin, mais aussi compatissant et attentionné.

Je ressors donc finalement contente et j'ai même plutôt hâte de recevoir le second tome de Widdershins, avec lequel je serai plus tolérante. En effet, je pars du principe que si l'auteur a choisi la même construction et le même rythme, il m'offrira un final tout aussi bon que celui de ce premier tome, et je serai donc motivée à y arriver plus rapidement. Aussi, vous remarquerez que je n'ai pas fait mon éloge habituelle aux éditions Lumen. Sachez que ce n'est pas du tout négatif, c'est juste qu'une fois encore, je suis plus que satisfaite de la qualité du livre, et que cela deviendrait vraiment répétitif si cela apparaissait dans chacune de mes chroniques... Une petite chose pour terminer : Quelques passages peuvent être sanglants, et la mort est clairement présente au cours de l'histoire. Widdershins est certes un roman adressé à la jeunesse, mais à un public tout de même assez mature. Je finirai donc par remercier une dernière fois les Éditions Lumen et le forum Au Cœur de l'Imaginarium, et j'ai hâte de me replonger dans l'univers créé par Ari Marmell ! 


 

mardi 25 novembre 2014

La Musique du Silence

Auteur : Patrick Rothfuss
Illustration de Marc Simonetti !
Bragelonne
168 pages
20€

Rares sont ceux qui connaissent l’existence du Sous-Monde, une toile brisée d’anciennes galeries et de pièces laissées à l’abandon qui s’étend dans les profondeurs de l’Université.
Protégée par ce labyrinthe sinueux, confortablement installée au cœur même de ces lieux désolés, vit une étrange jeune femme.

Le silence et les ténèbres semblent être ses seuls compagnons sur le chemin qu’elle se fraie dans cet univers souterrain. À moins qu’elle ne perçoive autre chose. Comme une complainte des oubliés, mêlant douceur et amertume à son existence…

Son nom est Auri. Et sa vie est peuplée de mystères.
Parmi les nombreuses rencontres de Kvothe, la plus attachante est sans nul doute celle d’Auri. Cette jeune femme, au caractère à la fois sauvage, enfantin et précieux, reste voilée de mystère. Le regard qu’elle porte sur le monde semble percevoir bien plus que celui du commun des mortels. Bientôt elle reverra Kvothe et il faudra lui offrir un présent. Il est temps de se mettre en quête.




Mon avis :

La Musique du Silence, ou The Slow Regard on Silent Things en version originale, est une nouvelle sur Auri, un personnage secondaire de la saga Chronique du Tueur de Roi de Patrick Rothfuss. C'était un des livres que j'attendais le plus cette année, ayant plus qu'adoré les deux premiers romans de la trilogie de Rothfuss : Le Nom du Vent et La Peur du Sage. Auri étant un excellent personnage secondaire, j'attendais beaucoup de cette nouvelle, tout en ayant très peur vu les nombreux avis négatifs que l'on peut trouver sur Goodreads.

Je regrette beaucoup d'avoir douté un seul instant de Patrick Rothfuss, et j'ai vraiment adoré cette nouvelle. Pour moi, et je l'espère, pour ceux qui connaissent l'univers de la saga et qui aiment Auri, ce court roman est absolument parfait. Différent de ce à quoi l'auteur nous avait habitué, différent par bien d'autres points techniques, comme le fait qu'il soit écrit à la troisième personne par exemple, il nous permet de découvrir aussi Rothfuss différemment. J'ai bien du mal à comprendre la vague de haine qui a accompagné la sortie de La Musique du Silence, probablement exacerbée par l'attente du tome 3, car j'ai été pour ma part plus que conquise.

Je ne sais vraiment pas comment critiquer ce livre... Je commencerai donc par vous parler de l'objet lui-même. Je me suis fait violence pour ne pas me jeter sur The Slow Regard on Silent Things dès sa sortie, préférant attendre un LONG mois la sortie française, et ce à cause de Marc Simonetti, une fois encore. Son illustration de couverture est absolument parfaite, à la fois en adéquation avec la nouvelle, le personnage d'Auri et les autres romans de Patrick Rothfuss. J'aurais été prête à l'acheter uniquement pour sa couverture. Et je ne vous parle pas des superbes illustrations intérieures qui lui font un merveilleux écho, toutes en noir et blanc dans un style de croquis parfait pour illustrer le texte. Je suis conquise à 100% et je suis vraiment ravie du travail de Marc et de Bragelonne. Bien sûr, vous n'êtes pas forcément comme moi, à la recherche d'un beau livre autant que d'une belle histoire. Auquel cas sachez que La Musique du Silence vaut 20€ pour 168 pages. C'est beaucoup pour un livre que vous risquez de lire en deux heures, certes. Mais une fois que vous l'aurez entre les mains, ça ne comptera plus du tout.

Essayons de parler de cette nouvelle, maintenant. Avant toute chose, ne découvrez pas Patrick Rothfuss avec La Musique du Silence, ce serait vraiment dommage. Et si vous ne me croyez pas, l'auteur lui-même vous préviendra dès les premières pages. Il est impératif d'avoir lu au moins le premier tome de la saga Chronique du Tueur de Roi pour apprécier pleinement l'histoire d'Auri, car l'action (enfin, l'action... j'y reviendrai) prends place en plein milieu de l'intrigue de Kvothe. En parlant de Kvothe, sachez qu'il n’apparaît pas dans la nouvelle, pas plus que n'importe quel autre personnage. Auri est seule avec elle-même, et ce durant une longue semaine. Vous trouverez donc peu d'action et aucun dialogue dans ce livre.

Vous vous demandez probablement ce que l'on trouve dans ce livre, dans ce cas. On y découvre le quotidien de Auri, dans le Sous-Monde, alors qu'elle attend que Kvothe vienne la voir. Il viendra dans sept jours, c'est donc le temps qu'il lui reste pour lui trouver un cadeau. Vous connaissez Auri (ou pas) et vous soupçonnez donc que sept jours à ses cotés se teinteront de magie, de mystères et d'étrange. En vivant quelques jours à ses cotés, on comprend un peu mieux sa vision du monde, une vision dans laquelle les objets ont une sorte d'âme, des pensées et même des envies et des traits de caractère. Ils sont son unique compagnie et ses journées n'ont pour but que de mettre les choses à leur place, comme il faut. Ça peut sembler fou, et ça l'est sûrement, car Auri est après tout une jeune fille touchée par la folie. Mais pour elle c'est absolument normal, c'est son quotidien et même si on voit clairement à quel point c'est fou, au fil des pages on en vient quand même à craindre qu'un objet puisse être mal placé, irrité ou brisé.

Ce bout d'histoire prenant place bien après la première rencontre de Kvothe et Auri, nous en apprenons finalement peu sur le passé de la jeune fille. Nous ne pouvons que spéculer sur certains points, et si La Musique du Silence nous permet tout de même de la connaître bien mieux, elle reste extrêmement mystérieuse. Cela ne m'a pas du tout déçu, j'en aurais au contraire voulu à l'auteur de trop nous en révéler, lui qui entretient précautionneusement le mystère depuis le début. Et même si le récit est à la troisième personne, il est suffisamment bien mené pour que l'on ait vraiment l'impression de vivre les événements à travers les yeux de l'héroïne. Ce que je veux dire, c'est qu'à aucun moment le concept de folie est abordé, tout est raconté de façon neutre, comme si la façon de vivre d'Auri était tout ce qu'il y a de plus naturel. Cela permet de rester en surface, de ne pas analyser le coté triste et sombre de son état, et de nous concentrer sur sa quête et son univers. C'est très bien joué de la part de l'auteur, tout dans l'émotion et dans la retenue, ce qui rend le tout passionnant et attendrissant alors qu'il ne se passe finalement pas grand chose.

Enfin, on visite tout de même le Sous-Monde, ce fameux labyrinthe sous l'Université où vit Auri, et on le découvre sous un nouveau jour. J'avoue l'avoir trouvé plus accueillant qu'il ne l'était dans les autres romans, avoir eu l'envie de suivre Auri alors que j'aurais lâchement fui auparavant. Elle ne le voit clairement pas comme Kvothe le voit, c'est son foyer, son refuge, sa mission.

Et puis il y a ces quelques « révélations » qui est un bien trop grand mot mais je n'en trouve pas d'autres. Ce sont des détails, quelques phrases lâchées innocemment, qui nous font élaborer des théories sur ce personnage bien mystérieux, des phrases qui m'ont fait réfléchir, qui m'ont fait changer d'idées sur certaines choses. J'aime Auri encore plus, je l'admire beaucoup plus. Elle me fait aussi un peu peur et elle me rend aussi un peu triste. C'est un personnage tout en nuance avec beaucoup de potentiel. Mais je ressors de cette lecture avec l'envie d'en savoir plus tout en étant ravie que ce ne soit pas le cas. Je ne suis pas claire, et je m'en excuse. Mais c'est un livre bizarre pour les gens bizarres, et même un peu tout cassés, comme le dit l'auteur à la fin.

Alors... Alors j'ai adoré ce livre. Je ne pense pas que beaucoup de gens l'aimeront, parce qu'il ne s'y passe pas grand chose, parce qu'il n'y a aucun dialogue, parce qu'il ne répond pas aux questions qu'il pose. Mais si vous aimez Auri, je pense que vous y trouverez quand même quelques petites choses qui vous plairont. À tous ceux qui sont tombés sur cette page sans avoir lu Le Nom du Vent, je vous conseille de commencer par là et de découvrir le premier tome de la meilleure saga que j'ai lu. C'est bien plus terre à terre, mesuré et pensé que La Musique du Silence qui n'est pas vraiment une histoire. J'espère en tout cas que l'auteur nous offrira d'autres nouvelles, et que Bragelonne sortira bientôt celle sur Bast... *supplication*



mardi 11 novembre 2014

The Creature Vault





Auteur : Jody Revenson (entre autres)
Harper Design
208 pages
Environ 30€ en VO / 40€ en VF

SORTIE EN FRANCE LE 14 NOVEMBRE

Détraqueurs et elfes de maison, mandragores et strangulots, sombrals et acromentules, dragons et loups-garous... nombreuses et merveilleuses sont les créatures qui peuplent l'univers fantastique de Harry Potter.

C'est toute cette incroyable ménagerie, créé par J. K. Rowling et magnifiée à l'écran, que cet ouvrage exclusif vous invite à mieux connaitre, grâce à des fiches et des informations exclusives. Avec de rares dessins préparatoires, des photos des coulisses et des secrets de tournage, ce recueil inédit est un must absolu pour les tous les fans de Poudlard.



Mon avis :

L'immense fan de Harry Potter que je suis ne pouvais passer à côté de The Creature Vault (ou Le grand livre des Créatures en français) C'est avec beaucoup de plaisir que j'ai feuilleté cette sorte d'artbook, retrouvant le plaisir que j'avais éprouvé à dévorer Film Wizardry. D'ailleurs, même si les deux livres n'appartiennent pas à la même maison d'édition, j'ai été très agréablement surprise de constater qu'ils faisaient la même taille (ceci dit, je parle de la première version originale à la * couverture rouge*) et se mariaient très bien dans ma bibliothèque.

Je ne m'attendais pas forcément à trouver dans The Créature Vault ce qui j'y ai découvert. En effet, c'est un livre qui se rapporte beaucoup aux films, au design des créatures, et je ne m'attendais pas forcément à ça. En fait, je pensais que ce serait un objet imitant un livre de cours, une sorte manuel scolaire, un peu plus proche de l'univers des livres que de celui des films.


Je ne suis pas déçue pour autant, au contraire, je trouve l'idée de nos offrir les premiers jets des croquis préparatoires excellente ! Vous y découvrirez non seulement les animaux fantastiques, mais aussi les créatures intelligentes qui forment un peuple à part entière, comme les centaures, les gobelins ou les êtres de l'eau. J'ai été surprise de découvrir des pages consacrées aux animagus, lesquelles étaient illustrées de façon très précise, expliquant clairement le travail de morphing réalisé, par exemple (pour Queudver, Sirius et McGonagall !) 


Vous aurez, à chaque page consacrée à une nouvelle créature, un petit encart appelé Fast Facts vous rappelant dans quel tome est apparue la créature pour la première fois, où peut-on la trouver, une courte description prise directement dans les livres... mais aussi un détail sur le design ou une petite anecdote à propos de sa création.


Je serai en revanche parfaitement incapable de vous parler de l'acromantula et des pages consacrées à Aragog, pages que j'ai tout simplement préféré passer après un haut-le-cœur terrible. Arachnophobes, n'hésitez pas à passer vous aussi les quelques pages de croquis détaillés d'araignées géantes, ainsi que les différentes études réalisées pour arriver au résultat apparaissant dans le troisième film... Brrr ! J'en frissonne encore... Mais ces quelques horribles pages sont bien vite compensées par des dizaines d'autres où vous verrez comment les mots de J.K. Rowling ont pris vie grâce à des illustrateurs talentueux. (ce paragraphe ne cible donc que les arachnophobes, hum)

Eh oui, Dobby aurait pu ressembler à Cortex de Minus et Cortex...
 Le livre est divisé en neuf parties, appelées chapitres :  Les habitants de la forêt (comme les centaures ou les hypogriffes...), des lacs ( nos chers strangulots, par exemple...) et du ciel (où l'on trouve des dragons...), les "indésirables" ( comme les trolls ou les charmants gnomes...), les métamorphes (tels que les animagus et les épouvanteurs...), le "monde du travail" (soit les chouettes de la poste ou encore les elfes de maison...) les forces obscures (ou les affreux méchants, comme par hasard les détraqueurs ou les inferi...), les familiers (de Hedwige à Nagini en passant par Croutard ou Fumseck...) et enfin la serre (Mandragores, Filet du Diable, Saule Cogneur... Toutes ces plantes un peu plus vivantes que les autres !)


Le sommaire !
Certaines parties sont clairement plus intéressantes ou plus développées que d'autres, et j'ai été plutôt contente des choix réalisés. Je me suis tout d'abord dit que j'aurais préféré un livre différent pour tout ce qui est plus flore que faune mais finalement, je trouve que c'est très bien ainsi. Les plantes intéressantes sont plutôt rares dans le monde créé par J.K. Rowling et celles mises en avant ici sont définitivement les meilleures, n'en déplaise à Neville. 

Je ne veux pas trop en dire non plus, ni trop en montrer, au cas où vous voudriez conserver le plaisir de la découverte. Je ne peux que vous encourager à vous précipiter sur le livre dès sa sortie, en vous conseillant tout de même la VO pour son prix plus abordable. Mon seul tout petit bémol sera un caprice d'enfant gâtée habituée aux nombreux goodies présents dans ce genre de livre : ici, vous n'aurez qu'un petit livret illustré sur les hiboux postaux, ainsi qu'un poster ... Que j'ai oublié de prendre en photo, mais que vous pouvez apercevoir dans *cette courte vidéo* Bon, comme je vous disais, ce n'est pas si mal !

Il y a aussi de belles illustrations comme celle-ci
C'est, à mes yeux, un must-have pour les fans d'Harry Potter. The Creature Vault est un très bel objet livre, bien réalisé et très intéressant. De plus, deux livres du même genre sortiront en 2015 : The Character Vault (une encyclopédie sur les personnages) et The Book of Magical Places (une sorte d'atlas des lieux magiques) histoire de remplir nos étagères de magnifiques livres magiques !


samedi 11 octobre 2014

In the After


Auteur : Demitria Lunetta
Éditions Lumen
410 pages
15€

Ils entendent le plus léger des bruits de pas…
Ils sont plus rapides que le plus dangereux des prédateurs…
Et leur traque ne prendra fin qu’à votre dernier souffle !

Amy est devant sa télévision quand le pire se produit, quand ILS attaquent. New York, Paris, Tokyo… Des créatures sans pitié déferlent, et dévorent les humains. Personne ne sait d’où ils viennent mais une chose est sûre : la population de la planète décroît dramatiquement en quelques jours à peine. À l’abri de la grille électrifiée de sa maison, Amy parvient à leur échapper… mais pour combien de temps ?

Elle qui a perdu tous les siens parvient tout de même à recueillir Baby, une petite fille qui a miraculeusement survécu aux crocs acérés des nouveaux maîtres du monde. Trois ans qu’elles survivent en autarcie, quand d’autres survivants commencent à se manifester. Elles pensent que leur enfer est terminé… mais il ne fait que commencer !



Mon avis :

J'ai eu la chance de gagner In the After grâce à un concours organisé sur la page facebook des Éditions Lumen, que je remercie d'ailleurs une nouvelle fois pour ce beau cadeau. J'ai, pour le moment, eu de très bonnes expériences avec la maison d'éditions que je recommande à tous les amateurs de littérature jeunesse ! Bien que plus adepte de fantasy et de fantastique, l'enthousiasme de ma Binôme m'a donné très envie de découvrir ce roman... Et je ne le regrette pas du tout, je l'ai beauuuucoup aimé !

In the After est donc un roman jeunesse post-apocalyptique dans lequel nous suivons une jeune fille qui a survécu à une attaque extra-terrestre meurtrière qui a décimé la population. Elle est à peine adolescente lors de la fameuse attaque, laquelle a eu lieu quelques années avant le début du roman. Même si elle revient sur cette période, l'histoire est ancrée dans le présent, dans sa routine après des années de cohabitation avec les monstres.

Ces monstres, ces extra-terrestres, ont quelque chose du zombie dans leur façon d'agir. Extrêmement rapides dès qu'ils ont repéré leur proie, dotés d'une excellente ouïe qui compense leur vue médiocre, ce sont des adversaires redoutables qui n'ont qu'une seule idée en tête : manger. Des humains, de préférence. 

Toute seule, Amy a développé des aptitudes et des habitudes qui lui permettent d'échapper aux prédateurs en restant silencieuse en permanence, par exemple. Aussi, grâce à l'ingéniosité, voire la paranoïa, de ses parents, sa maison est l'endroit parfait pour survivre. C'est le point fort du livre, chaque point est extrêmement logique, et donc crédible : la survie de Amy n'est pas due au hasard.

Alors, pourquoi In the After ? parce que Amy appelle la période qui a suivi l'attaque l'Après, en opposition à l'Avant. Et l'Avant, c'est le monde tel qu'elle l'a connu et tel que nous le connaissons, c'est ce qu'elle raconte à Baby quand celle-ci lui demande. Baby est une toute jeune fille, presque un bébé, découverte et recueillie par Amy qui l'a prise sous son aile en voyant qu'elle savait rester aussi silencieuse qu'elle. Des années après, les deux jeunes filles ont développé un langage rien qu'à elles inspiré de la langue des signes, elles veillent l'une sur l'autre, n'ont besoin de personne et sont extrêmement fusionnelles. Je dirais même complémentaires.

Amy et Baby sont deux personnages très attachants. On est invité dans leur intimité, nous vivons avec elles à chaque seconde, nous angoissons avec elles, nous admirons leur ingéniosité et leur courage... Ce sont deux personnages très travaillés, avec une vraie histoire, une vraie personnalité, et qui nous réservent encore plein de surprises. Elles sont la force du roman, qu'elles portent à elles toutes seules même si je ne trouve aucun bémol au reste de la construction du récit. J'ai adoré suivre leur histoire, elles provoquent vraiment l'empathie du lecteur qui ne peut que s'attacher à cette petite famille.

L'histoire quant à elle, est divisée en trois grosses parties. Malheureusement, je ne peux pas vous en dire plus, les deux coupures étant de gros chamboulements de situation qui doivent être découverts à la lecture. Je me concentrerai donc sur la première partie en ne vous disant qu'une chose sur la suite : c'est exceptionnel. C'est extrêmement bien amené, c'est surprenant, c'est passionnant, c'est un sans-faute !

La première partie donc, se concentre sur la survie de Amy et de Baby, ensemble. On découvre leur quotidien, on apprend à connaître le monde dans lequel elles évoluent, les monstres qu'elles doivent fuir. Cette partie, qui pourrait sembler plan-plan, est en fait passionnante car rythmée par des scènes soit issue du passé de Amy, soit de son présent avec Baby, qui nous montrent différentes situations critiques qu'elles ont dû ou doivent affronter. Par exemple, les rencontres avec d'autres survivants ne se passent pas toujours bien...

In the After mérite vraiment d'être qualifié de page-turner, c'est un de ces romans captivants qu'il est très difficile de mettre de côté tant il se passe constamment quelque chose. Je vous donne un conseil : ne le commencez pas le soir avant d'aller vous coucher, car il se pourrait bien que vous n'alliez pas dormir du tout. Il est vraiment très bien écrit, chaque moment est intéressant et le lecteur ne peut être que happé jusqu'à la toute dernière page. Dernière page qui vous frustrera à mort, bien sûr. 

Mais ne paniquez pas, la saga ne compte que deux tomes dont le second, In the End, est déjà paru en VO. Lumen devrait donc sortir le second tome assez rapidement... Enfin, je l'espère. J'ai en tout cas passé un excellent moment en compagnie de Amy et j'ai hâte de dévorer la suite. Je le conseille à absolument tout le monde, jeune comme vieux, amateur du genre ou non. Je suis loin d'être la cible et j'ai adoré. Lancez-vous !

dimanche 5 octobre 2014

Le Cycle d'Alamänder, tome 4 : Le YArkhanie

Auteur : Alexis Flamand
Illustration par Alexandre Dainche !
L'Homme sans Nom
367 pages
19,90€

Partez pour Alamänder. Vous n'en reviendrez pas.
Suite à leurs mésaventures à bord du Locust, nos héros arrivent à YArkhan, où Jon se voit confier l'affaire criminelle la plus difficile de sa carrière. Il aura besoin de toute son énergie et de l'aide de ses alliés pour vaincre des criminels de génie et contrer les nombreuses menaces qui guettent la capitale de la magie : intrigues humaines et divines, coups de théâtre, trahisons et évasion rocambolesque, sans oublier l'arrivée du sinistre Lan Maek et celle du Champ qui compte bien profiter du chaos naissant. Les enjeux du cycle accèdent à une autre dimension avec le tome 4 d'Alamänder, qui ouvre de nouveaux horizons, bouleverse les perspectives et multiplie les révélations fracassantes. Si vous êtes venus à bout des tomes précédents, réfléchissez à deux fois avant d'exposer votre encéphale à celui-ci. Ne dites pas que nous ne vous avons pas prévenu.


mardi 30 septembre 2014

Wizards, tome 2 : Le Sacrifice


Auteur : Diane Duane
Lumen
350 pages
15€

Nita est en vacances d'été sur les rives de la magnifique île de Long Island. Une nuit, sortie nager, elle croise dans les eaux tièdes un dauphin qui parle le langage des sorciers. Les rochers de la côte soufflent à son meilleur ami, Kit, venu passer quelques jours avec elle, qu'un danger imminent approche du rivage... Et voilà nos deux jeunes sorciers repartis en mission !

Entre animaux marins dotés de pouvoirs de sorcellerie, incantations vieilles comme le monde et regards inquisiteurs des parents de Nita, nos deux amis doivent ruser pour plonger découvrir les secrets ancestraux enfouis au fond de l'océan... et dont il va leur falloir maîtriser les arcanes, sous peine de mort !

Retrouvez Kit et Nita dans la suite de leurs aventures ! Vendue en tout à plus de 3 millions d'exemplaires rien qu'aux États-Unis, Wizards berçait avant Harry Potter les rêves de magie des adolescents américains. Très appréciée outre‑Atlantique, cette série a été primée de nombreuses fois.



Mon avis :

J'avais passé un agréable moment avec le premier tome de Wizards, même si quelques points m'avaient un peu dérangée. J'avais cependant prévu de laisser une chance à la suite de la saga et je ne le regrette pas du tout, ce second tome étant bien meilleur que le précédent. Je tiens donc à remercier le forum Au Cœur de l'Imaginarium ainsi que les Éditions Lumen pour ce partenariat ! 

Une fois encore, et je pense arrêter de le dire tant c'est toujours le cas chez Lumen, l'objet livre est superbe. La couverture est vraiment belle et en totale adéquation avec l'histoire. Et je précise aussi que Lumen nous offre ici un livre au même format et au même prix que les autres romans de la maison.

On retrouve dans ce second tome les deux héros rencontrés dans le premier, Nita et Kit, en vacances à Long Island avec les parents et la sœur de la jeune fille. Alors qu'ils se baignent tranquillement en profitant d'un repos bien mérité après les événements du tome précédent, un dauphin vient leur demander de l'aide en utilisant le Discours, le langage universel. Une de ses amies, une sorcière tout comme eux, est gravement blessée. Nita et Kit acceptent sans hésiter et vont se retrouver au cœur d'une aventure sous-marine qui va une fois encore être bien plus qu'une petite mission sans importance...

J'ai trouvé très plaisant d'être plongée en plein océan pendant la majorité du récit et d'avoir pour compagnons des baleines et des requins, entre autres. C'est un univers que j'ai très peu souvent visité au cours de mes lectures et dont je ne connais pas grand chose, finalement. Et je ne pensais pas m'y plaire autant ! Dans le roman, les habitants de la mer ont une façon de voir les choses très particulière et bien différente de la notre, mais il était très agréable de bouleverser mes habitudes et j'ai vraiment aimé ce coté très original.

Un autre point que j'ai beaucoup apprécié est un écho à ma propre façon de penser, à savoir le fait que l'Homme n'est pas forcément supérieur aux autres créatures, et Diane Duane semble partager mon avis. En effet, si Nita et Kit sont bien les deux jeunes sorciers au cœur de l'histoire, S'reee, la jeune baleine qu'ils rencontrent au début du roman, en est un aussi ! Maitriser la magie et le Discours ne sont pas des arts réservés aux sorciers humains, toutes les créatures peuvent apprendre. C'était très plaisant de lire une histoire où les humains et les habitants de l'océan sont sur un pied d'égalité. 

Aussi, il y a beaucoup de choses qui se sont grandement améliorées, depuis le premier tome. L'intrigue principale, pour commencer, est bien plus poussée que celle du précédent, et plus épique aussi ! Nita et Kit, que j'avais trouvé très semblables dans le premier tome, ont gagné en maturité et ont vu leurs caractères s'affirmer. Ils gagnent ainsi en crédibilité et on s'attache d'autant plus à eux. Je leur reprocherais cependant toujours cette facilité à accepter l'inimaginable, ainsi que leur faculté d'adaptation à n'importe quelle situation. Aussi, Diane Duane passe toujours sous silence tout ce qui concerne la sorcellerie et l'apprentissage de la magie, Nita et Kit arrivant toujours préparés d'un chapitre à l'autre, ou ayant appris tout ce qu'il y avait à savoir durant une ellipse. C'est un peu frustrant, comme si le lecteur était laissé de coté.

Suivant presque le même schéma que le tome précédent, le roman prend une tournure bien plus sombre vers la moitié du livre, et le titre prend enfin tout son sens. Mais le tout reste très accessible aux jeunes dès dix ans. Ces derniers s'identifieront très facilement aux deux héros, lesquels tentent de sauver le monde tout en devant jongler avec des problèmes bien plus communs, comme les couvre-feu, la petite sœur casse-pieds ou la maman inquiète en voyant sa fille se rapprocher d'un garçon... 

Une fois encore, j'ai apprécié la lecture de ce tome de Wizards, mais je reste assez loin du coup de cœur. Ce tome est plein de bonnes choses, très original et promet une suite des plus intéressantes, surtout du coté de la famille de Nita... mais je n'en dis pas plus. Le fait que les deux personnages principaux aient autant muri en si peu de temps promet des aventures de plus en plus palpitantes et j'ai hâte de voir ce que nous réserve Diane Duane avec la suite de Wizards. Encore merci à Lumen et à Au Cœur de l'Imaginarium !

mercredi 24 septembre 2014

Percy Jackson et les Dieux Grecs


Auteur : Rick Riordan
Wiz 
448 pages
15,50€

SORTIE LE 1er OCTOBRE

 LE TOUT CE QUE VOUS AVEZ TOUJOURS VOULU SAVOIR SUR LES DIEUX GRECS SANS OSER LE DEMANDER !

La mythologie ? Quelle barbe jupitérienne... Sauf si le jeune demi-dieu Percy Jackson se mêle de nous la raconter de l intérieur. Parce que le garçon est vraiment bien placé pour en parler : son papa, c est Poséidon, le dieu de la mer, un type pas vraiment commode.
Trahisons, complots, vengeances, incestes, cannibalisme, bains de sang, rapts et prises d otages... des Titans à Hercule en passant par Prométhée, on ne s ennuie jamais avec les Olympiens !

À partir de 11 ans




Mon avis :

 
Si vous suivez la page du blog, vous saurez que si j'ai pu lire Percy Jackson et les Dieux Grecs bien avant sa sortie, c'est grâce à la super opération organisée par Albin Michel sur la page facebook de Héros de l'Olympe. En participant à une sorte de chasse au trésor, les joueurs devaient deviner un mot de passe qu'il fallait ensuite aller donner à un des libraires participants dans toute la France. Si le code donné était le bon, vous repartiez avec un exemplaire collector et numéroté, à la tranche dorée. Ce fut mon cas, et j'ai donc en ma possession l'exemplaire 216/300 ! Encore merci à Wiz et à la librairie Maupetit de Marseille !


Percy Jackson et les Dieux Grecs est un hors série de la saga Percy Jackson, qui a l'air de prendre place au milieu des événements de la saga Héros de l'Olympe. S'il est un must-have des fans du jeune demi-dieu, il reste cependant accessible à absolument tout le monde. Aussi, je pense que vous pouvez le lire sans crainte de spoil. Certes, Percy étant celui qui raconte, vous risquez de tomber sur quelques allusions à ses amis, mais rien de bien méchant, ni rien qui pourrait vous gâcher l'histoire.

Ce hors série raconte tout simplement l'histoire de la naissance du monde version mythologie grecque, suivie d'une petite présentation des principaux dieux, soit les douze Olympiens et quelques extras, comme Hadès. Le tout raconté avec humour par Percy lui-même, avec ses réflexions personnelles sur chaque dieu et donc forcément avec quelques préférences assez appuyées, notamment sur son père. Et inversement, il n'hésite pas à raconter les pires histoires sur les dieux qui n'ont pas son affection, comme Arès par exemple, qui en prend pour son grade !


Percy Jackson et ses amis demi-dieux (actuellement en mission) saluent leurs fans français ! Rick Riordan

C'est le livre idéal à mettre entre les mains d'un enfant ou d'un ado qui veut en apprendre plus sur la mythologie grecque. Et même s'il n'en a pas du tout envie, le roman pourrait vraiment éveiller son intérêt pour la chose. Rick Riordan sait très bien se mettre dans la peau d'un jeune homme de 16 ans un peu blagueur, et ce coté cool et pas du tout prise de tête rend le livre très accessible à tous. De plus, il n'hésite pas à raconter les histoires à sa sauce, avec des réflexions du genre « Zeus continuait à la draguer lourdement, même si elle l'avait bloqué sur facebook » ou autres anachronismes du genre, qui rendent le tout très léger tout en restant plutôt correct d'un point de vue mythologique.

Et quand je dis plutôt correct, je veux dire que c'est juste assaisonné de modernité, avec des réflexions sur les réseaux sociaux, le high tech ou autres tout en racontant les vrais mythes sur chacun des dieux. Après tout, c'est sa marque de fabrique. Les sagas Percy Jackson, Héros de l'Olympe et même Kane's Chronicles (où les dieux égyptiens sont au cœur de l'intrigue) prennent place à notre époque mais respectent au mieux les mythologies qu'elles mettent en avant. Je tiens à le préciser, les films ayant démoli le travail de l'auteur.

Aussi, comme vous le savez peut-être, la mythologie grecque est pleine d'horreurs, de meurtres sanglants, de viols, d'incestes... et autres joyeusetés. Mais ici, Rick Riordan sait qu'il s'adresse à un public jeune et il arrive vraiment à édulcorer les choses sans pour autant prendre le lecteur pour un gamin, et il le fait même avec humour. Vous pouvez donc sans crainte mettre le livre entre les mains d'un enfant de dix ans, voire plus jeune. 

J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce livre, même en connaissant presque toutes les histoires qu'il racontait. Il vous fera passer un excellent moment tout en vous apprenant beaucoup, ou du moins en vous rafraichissant la mémoire sur certains points. Je le conseille à absolument tout le monde, que vous vouliez en apprendre plus sur la mythologie grecque sans en passer par les vieux classiques ou parce que vous voulez vous replongez dans l'univers de Percy avant la sortie prochaine du dernier Héros de l'Olympe... Foncez !

samedi 20 septembre 2014

Notre-Dame des Loups

Auteur : Adrien Tomas
Éditions Mnémos
220 pages – 18€

1868, aux confins de l’Amérique, les Veneurs, une petite troupe d’hommes et de femmes sans foi ni loi, aux munitions forgées d’argent, l’âme froide comme l’acier, parcourent les immensités de l’Ouest sauvage.
Ils s’enfoncent, la peur au ventre mais déterminés, dans les gigantesques forêts que seuls les Indiens et les pionniers arpentent. Ils connaissent leur mission : elle pue le sang et la mort. Elle a le son des chairs qui se déchirent et des os qui rompent, des incantations vaudou, des balles qui sifflent et des molosses qui aboient. Au loin, les premiers hurlements se font entendre. La chasse commence… Une chasse qui doit réussir quel qu’en soit le prix. Une chasse pour abattre leur plus terrible ennemie : Notre-Dame des Loups…

Empruntant aux westerns comme aux films d’horreur, Adrien Tomas nous emporte dans un tourbillon de neige, de sang et d’action parfaitement maîtrisée au cœur des légendes les plus sombres et les plus terrifiantes d’Amérique du Nord.

vendredi 19 septembre 2014

Iluvendan, tome 1 : Rencontre avec Gaeria


Auteurs : Nicolas Debandt et Marc-Antoine Fardin
L'Homme sans Nom
418 pages
19,90€

Iluvendan. Une cité où la magie et la technologie se côtoient et s’entremêlent. Le Iolthän, étrange cristal noir, source d’énergie mystérieuse, assure la prospérité de la cité, fait voler ses aéronefs, offre le confort à ses habitants. Trois adolescents, les jumeaux Feäsil et Klaod et la séduisante Imenel, vont enfin pouvoir découvrir cette cité, car c’est là qu’ils mèneront leurs études. Les heures de cours, les rencontres avec les enseignants, les doutes personnels, cela aurait déjà de quoi largement remplir les journées : mais voilà qu’ils découvrent des rumeurs parlant d’une pénurie de Iolthän, d’une guerre imminente face au pays voisin ! Et comment résister à l’appel de l’aventure lorsqu’on est jeune ? Les trois héros vont décider d’enquêter.

Manipulés par certains, aidés par d’autres, ils devront faire face à des forces qui les dépassent, mais feront tout pour faire éclater la vérité !







Mon avis :

Ma critique arrive bien tard, il est vrai, sachant que j'ai lu le premier tome d'Iluvendan en LC avec ma coupine Bouchon... Il y a quelques semaines maintenant ! Le temps ne m'a pas vraiment aidé à trouver comment j'allais tourner cette critique, sachant que même en ayant passé un moment somme toute assez agréable, j'ai tout de même été un peu déçue de ma lecture.

Pas déçue dans un sens trop négatif non plus. Disons que le premier tome d'Iluvendan m'a surprise. Je m'attendais à un univers à la fois fantasy et steampunk, l'auteur lui-même décrivant le roman comme fantasy aux accents steampunk, et je me suis retrouvée face à un roman fantasy plutôt jeunesse où le steampunk est finalement très peu présent. Déjà, je ne m'attendais pas du tout au côté jeunesse, je ne sais pas pourquoi mais j'avais imaginé que l'Homme sans Nom se focalisait sur de la SFFF adulte. Alors que ce n'est nullement précisé, mais je le souligne pour ceux qui comme moi avaient cette idée en tête, sans raison.

Au début du roman, on découvre donc une ville qui fonctionne essentiellement grâce au Lolthan, un cristal noir qui permet toutes sortes de prouesses et qui est la source d'énergie première et presque exclusive d'Iluvendan. La ville ainsi présentée au début du roman explique le pourquoi de la qualification steampunk, même si cela finit par passer au second plan. Ainsi, si vous souhaitez lire un roman purement steampunk, Rencontre avec Gaeria n'est peut être pas le roman idéal. En revanche, si une saga de fantasy jeunesse aux accents steampunk non prédominants vous tente, c'est probablement le moment de vous lancer !

Il serait temps de passer à l'histoire, maintenant que ces quelques petits points ont été éclaircis ! Elle est donc principalement portée par trois héros : Feäsil et Klaod, qui sont jumeaux, et Imenel, leur amie de toujours. On découvre avec eux Iluvendan, capitale dans laquelle ils s'apprêtent à passer des examens qui, s'ils parviennent à valider une des matières, leur ouvriront les portes d'une des cinq castes d'élite : l’Académie, les Druides, les Ingénieurs, les Acrombres et les Graveurs. Chacun des trois héros a ses propres ambitions et les trois inséparables vont bientôt devoir emprunter des chemins différents...

Parallèlement, ils découvrent que les réserves de Lolthan, matériau indispensable à la bonne marche du pays et accessoirement principal outil des Graveurs (lesquels utilisent sa magie) s'amenuisent dangereusement. Débrouillards et curieux, les trois héros décident d'enquêter. Ils seront alors bien malgré eux embarqués dans une aventure qui les dépasse...

Passée la surprise de me retrouver avec un roman jeunesse entre les mains, j'ai pu pleinement apprécier l'intrigue. Sans trop vous en révéler, j'ai beaucoup aimé tout ce qui touchait au Lolthan, que ce soit la technologie ou la magie des Graveurs. Ce dernier point m'a tout particulièrement plu et j'ai trouvé cette forme de magie très originale et bien exploitée. En revanche, j'ai un peu été déçue par la caste des Acrombres. Disons que les Acrombres, et pas seulement à cause de leur nom, m'ont clairement fait penser aux Marchombres de Pierre Bottero. Malheureusement, ce dernier a mis la barre un peu trop haut et les Acrombres m'ont semblé bien fades en comparaison

J'ai aussi eu un peu de mal à m'attacher aux trois personnages principaux, aux caractères un peu trop lisses à mon gout. Très vite, on réalise qu'Imenel est un peu plus sensible au charme de l'un des frères et très sincèrement, je n'ai pas vraiment compris pourquoi, tant les jumeaux ont un caractère similaire. C'est un point qui m'a un peu dérangée, moi qui suis très attachée à la psychologie des personnages. J'ai besoin d'avoir face à moi des héros nuancés et les trois personnages principaux de Rencontre avec Gaeria m'ont semblé un peu trop manichéens et parfois peu crédibles. Mais je pense pouvoir espérer que les héros auront muris dans le second tome et que ce point sera amélioré.

Il est d'ailleurs évident que le roman dans son ensemble s'améliore au fur et à mesure que l'on s'approche de la fin, laquelle m'a donné très envie d'avoir la suite entre les mains au plus vite. Ce tome doit assumer le rôle de tome d'introduction tout en avançant clairement dans l'intrigue, et pour cause : s'il est le premier tome de la saga, il en est aussi l'avant dernier ! J'ai lu peu de diptyques, et je dois même avouer que si je devais vous en citer un, là, tout de suite, je sécherais complétement. Mais, sans avoir lu le second tome pour l'instant, je trouve que la présentation de l'univers, de la ville, des castes, des personnages secondaires ainsi que l'intrigue, l'avancée de l'histoire et l'action ont été bien dosés, avec une accélération très appréciable sur la fin

Ce premier tome d'Iluvendan est donc un roman jeunesse teinté de steampunk bien sympathique, avec quelques petits défauts qui m'ont un peu dérangée et qui m'ont fait manquer d'empathie envers les personnages principaux. Les dernières pages m'ont cependant donné très envie de découvrir la suite et fin de la saga, qui je pense sera plus mature et un peu plus sombre... Et c'est pour bientôt, très bientôt !